Réflexions partagées
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Du confinement au consentement
Le confinement se traduit en premier lieu par la privation de liberté et de déplacements, l’empêchement de loisirs, de réunions in situ, familiales, amicales ou professionnelles.
Le confinement nous fait vivre la proximité, et ce terrible paradoxe que la proximité avec ses proches peut parfois être une épreuve.
Le confinement a laissé la place à la suractivité à ceux et celles qui doivent jongler entre télétravail, éducation des enfants, vie de couple et présence téléphonique aux familles et amis… avec un risque réel d’épuisement.
A l’inverse, pour d’autres, le confinement est synonyme de sous-activité, impossibilité de travail, ennui, solitude, conduisant à un face à face inédit avec soi-même.
Le confinement rime aussi avec angoisse quand on ne peut plus se réchauffer autour d’un défunt.Qui peut dire que ce temps de confinement le laisse indemne ?
Nos réactions ont été diverses, nombreuses.
L’agitation des premiers jours ou semaines avec sa surenchère de posts sur les réseaux sociaux, d’humour, d’apéro-zoom, d’intellectualisation et de soi-disant apprentissages de l’expérience. Une sorte d’esquive de réalité, de mélancolie de l’ancien temps.
La colère face à toutes ces privations.
La peur pour ceux dont l’activité a chuté ou s’est arrêtée net.
La détresse dans l’inertie d’un faux-rythme.
La lassitude de jour en jour.
Et sans doute un mélange de toutes ces émotions et de bien d’autres. Un yo-yo de l’une à l’autre, un combat. Une tempête intérieure dans un calme-plat extérieur. Grosse fatigue, sommeil haché.
Le monde d’avant ne va pas revenir de sitôt, c’est ainsi. Certains disent même qu’il ne reviendra pas. Je n’ai pas choisi cette crise, qu’est-ce que je peux encore choisir ? Qu’est-ce que je peux faire de ce confinement qui s’est imposé ?Et plus ou moins rapidement, le calme, … le vide, et l’émergence d’un réponse…une évidence. Le consentement !
Consentir à l’incertitude… tout est à inventer… consentir à inventer.
Consentir aux variations émotionnelles : cette crise est une épreuve, repérer qu’elle m’affecte. Ces émotions me disent quelque chose, elles me permettent d’avancer. Il n’y a pas de consentement sans combat, dit-on en termes spirituels.
Consentir aux (re)apprentissages qui surgissent (technologie, relaxation-méditation, nouvelles formes de relations, inactivité, souffrances du monde, reprise du pouvoir de la nature, regards nouveaux sur soi et ses proches…).Consentir au réel du moment. J’avais oublié que tout est don : notre travail, nos compétences, nos talents, nos réseaux, la santé, l’amour, l’amitié, …et que la seule décision qui vaille est de reconnaitre ces dons sans chercher à les posséder ou à en être possédé. Ainsi, mon premier choix viable est d’accueillir ce qui est là, la vie telle qu’elle est aujourd’hui. Et le deuxième est de servir au mieux ce qu’elle me propose.
Quand la maturation devient décision, l’évidence se traduit par une sorte de paix. Paix qui ouvre à la liberté. Voilà tout le chemin que je nous propose !